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(miika) too late to apologize

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Ciara Meara
Ciara Meara
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○ messages : 49
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MessageSujet: (miika) too late to apologize (miika) too late to apologize EmptyDim 24 Jan - 18:24

too late to apologize
i'm holding on your rope got me ten feet off the ground and I'm hearing what you say but I just can't make a sound you tell me that you need me. then you go and cut me down but wait... you tell me that you're sorry didn't think I'd turn around and say.. that it's too late to apologize, it's too late

Elle ne compte plus le temps depuis son retour dans la ville, les vides au creux du cœur. Youghal ne lui avait pas manqué, la peine dans la ville, les maux qu’elle sent au fond de l’air et les siens. Les mains fragiles. L’instrument qu’elle garde au fond de l’appartement, la musique qui manque et les doigts qui ne se font plus aussi solides, que le risque des briser une fois de plus.
Le souffle qui vacille. La voix qu’elle utilise maintenant, c’est pourtant différent. Elle n’est pas aussi agile, elle a moins confiance, les peurs qui la rendent instable et le manque au creux du ventre. Elle a disparu du jour au lendemain, sans que personne ne sache pour le corps brisé, sans ne prendre la peine de lui dire à lui. Miika. Lui. Lui qu’elle n’arrive pas à oublier. Lr palpitant qui s’emporte trop lorsqu’elle plonge son regard dans le sien, lorsqu’elle sent l’odeur filer au fond des poumons. Le souffle toujours vacillant.

Depuis son retour, elle se laisse abandonner dans un petit magasin, une disquaire et elle chante quelques soirs par semaine dans un club de jazz dans la ville de Cork.
La voix de l’homme qui se fait entendre et son nom qui résonne au fond de la salle. La chanteuse. Elle se laisse emporter par la musique. La seule façon de calmer les maux une fois de plus, mais la peine qui ne se dissipe pas. La vie d’avant qui manque. Sa vie d’avant. L’orchestre. Lui.
Elle laisse ses pieds sur la scène, la musique emplit la scène alors qu’elle laisse les doigts filer sur le pied du micro, qu’elle s’approche un peu plus pour faire entendre la voix. Douce. Mélodieuse. La voix qui suit le rythme, les yeux qui se ferment un moment. Le corps frêle vêtu d’une robe simple qui tombe contre les courbes fragiles.
Les yeux qui papillonnent et le regard qui se porte sur lui. Un mot qu’elle manque. La gorge qui coince. Le cœur qui implose au fond de la poitrine. Cette impression qu’elle ne sait plus respirer correctement, mais elle se doit de reprendre le contrôle. Elle se doit de retrouver le calme dans la voix. Un souffle qu’elle prend et elle continue. Elle détourne le regard, parce qu’elle ne supporte pas de l’enfoncer au fond du sien. Cette impression qu’elle risque de s’écrouler, de s’effondrer.
Le regard qui brule l’échine. Elle n’a pas envie d’offrir les explications, elle n’a pas envie de se confronter à lui. Fuir encore, ça serait plus simple.
La chanson qui se termine lentement, la voix qui se dissipe dans la salle et elle sourit, elle salue et s’enfuit dans les coulisses. Il n’osera surement pas venir la rejoindre là. Elle n’en sait rien. Elle ne sait plus rien depuis un an. Sa vie qui fou le camp. Sa vie qui n’a plus le moindre sens.

Les affaires qu’elle range, parce qu’elle n’a pas l’intention de rester. Elle ne peut pas rester alors qu’il est dans la salle, alors qu’il est là. Le seul à faire battre le palpitant de cette façon, le seul à la rendre folle de la sorte et les remords qui remontent. Pour lui. Le passé. La femme qu’il avait. Elle n’a pas la moindre idée de ce qu’il a pu devenir pendant cette dernière année.
Le manteau qu’elle attrape dans les mains, mais lorsqu’elle sort des coulisses, elle le croise. Trop près. Quelques mètres à peine. Elle ne peut pas s’enfuir, elle ne sait pas comment commencer, elle ne sait pas comment faire. Qu’une petite poupée perdue, la porcelaine en éclat. Elle souffle. Elle pose son visage de mensonge, comme elle fait depuis un an. « Miika.» La voix est fragile pourtant, avec lui c’est différent.
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Miika Hummel
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MessageSujet: Re: (miika) too late to apologize (miika) too late to apologize EmptyDim 24 Jan - 20:32

Got me looking so crazy right now
I look and stare so deep in your eyes . I touch on you more and more every time .When you leave I'm begging you not to go. Call your name two or three times in a row. Such a funny thing for me to try to explain. How I'm feeling and my pride is the one to blame


Les shots s'alignent, les rires gras résonnent. Sortie entre hommes. Soirée qu'ils voient, ces quatre bougres, s'étendre jusqu'à l'aube, imbibée d'alcool, des anecdotes qu'ils comptent écrire, des sourires de bandits discordant leurs lèvres. Au fond de leurs regards, la promesse d'une goujaterie toute masculine, prête à être dépoussiérée. Parce qu'ils ont beau être mariés, casés, ligotés par des sentiments ou des responsabilités, ils n'en restent pas moins friands de dérapages et plus ils sont occasionnels, plus en chérissent les souvenirs. « Un club de jazz, vraiment, Colt ? T'as rien trouvé de mieux pour s'encanailler ? » - Alpert laisse ses iris embrasser la salle, rien de très extravagant, une ambiance particulièrement kitsch, à la hauteur des coins clandestins prisés à l'époque où la prohibition dévorait les états unis. Rien de très irlandais si ce n'est la clientèle, peut-être le whisky qu'il se voit déjà ingurgiter. Miika revigoré par la perspective de ne pas avoir à subir l'humeur vacillante d'Hortense, s'installe, léger , sur les sièges qu'on leur a indiqué, à l'entrée. Pour un musicien, ce genre d'endroit regorge de pépites et, il ne peut s'empêcher de ressentir une excitation particulière à l'idée qu'il puisse découvrir un nouveau talent. Bien que ses amis, eux, ne fassent pas partis du milieu et considèrent le lieu sous le seul angle de possibles ivrognes. Il les rejoint , toutefois, prêt également à brûler sa glotte, maltraiter son foie de manière inutile et puérile. S'abandonner à tout ce qui lui est proscrit par les codes d'une institution qu'il méprise mais devant laquelle, un jour maudit, il a courbé l'échine. « Putain, Marcy se la joue reine castratrice, j'ai les couilles aussi bleues qu'un schtroumpf » - lance Cillian, passant une main sur son visage et sur la barbe drue qu'il a laissé pousser pour se donner un genre. Le genre « dans l'air du temps » tout en sachant pertinemment que sans l'autorisation implicite de sa reine des cœurs, Marcy, il irait directement la raser chez le premier barbier qui croiserait son chemin. Un monde sous le contrôle subtile féminin, un monde d'hommes tombés dans le piège de sentiments éphémères. Miika souffle, l'esprit clairement ailleurs, Alpert et Colt rejoignent aussitôt Cillian dans son oraison funèbre toute à son célibat dédiée, l'air de rien, ils dressent la liste non exhaustive des raisons pour lesquelles ils haïssent leurs épouses respectives. Et, paradoxalement, finissent leurs tirades par des « dieu que je l'aime » accompagnant leurs dires de « même si ». Même si elle m'interdit de regarder des pornos, elle est fantastique dans la chambre, vous voyez ce que je veux dire. Miika sourit, distrait, la prochaine artiste annoncée captivant toute son attention. Sourire se tire aussitôt, laissant la voie libre à la grimace, à ce foutu rictus qui se déploie sur ses traits tandis qu'il a l'impression qu'une sédition s'empare de tous ses organes vitaux, commençant son mouvement au creux de son cœur. Sa gorge s'assèche et il regrette aussitôt de ne pas avoir encore commandé de verre. S'il se demande un instant risible s'il s'agit d'une apparition, il se rend bientôt compte qu'elle est matérialisée, à quelques mètres de lui, en chair et en os. S'il pense : quelles sont les chances ? Il essaye pourtant de donner le change à Cillian qui se retourne vers lui pour lui demander ce qui lui arrive. « Rien, juste la chanson » - la chanson, oui, la chanteuse, surtout. L'association éprouvante des deux, complètement létale. Le mal, celui qui annexe ses fibres, il le prend en patience, lui tord momentanément le cou. Le temps de. D'assimiler les informations qui frappent sa cervelle. D'effacer toutes les interrogations qui débarquent de nulle part, voulant prendre d'assaut sa raison. Pire, une armée de sentiments insurgés avance sur lui. Interminable, cette chanson à la con. Minable, lui. Tombant encore, toujours, en pâmoison.  Et quand leurs iris s'attrapent, se sondent, il y a de la recherche d'écho. (…) Peut-être qu'il est fou, fou de tout ce qu'elle représente. C'est en s'appuyant sur se motif désuet qu'il l'attend, qu'il campe devant la porte des coulisses, espérant attraper celle qui l'a fui, un an auparavant. Il murmure son prénom, sans qu'un seul son ne sorte de sa bouche. Ciara. Et aussitôt , elle apparaît. A sa portée. Là. Il pourrait juste tendre les mains. « Pourquoi ? » - en un mot comme en cent, il lui demande, il lui dit, il  hurle  l'inquiétude. L'abandon. La déception. « Je suis étonné que tu te souviennes de mon prénom. Parce que, après tout, tu as oublié de me dire que tu partais ». Pourquoi, putain.
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Ciara Meara
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MessageSujet: Re: (miika) too late to apologize (miika) too late to apologize EmptyDim 24 Jan - 23:05

too late to apologize
i'm holding on your rope got me ten feet off the ground and I'm hearing what you say but I just can't make a sound you tell me that you need me. then you go and cut me down but wait... you tell me that you're sorry didn't think I'd turn around and say.. that it's too late to apologize, it's too late

Le palpitant instable, cette impression que les côtes vont rompre sous la douleur atroce des battements. Cette peur de le revoir, de laisser les billes sombres s’ancrer au fond de l’océan des siennes. La peur de retomber dans les sentiments qu’elle tente d’oublier depuis un an, la vie d’avant. Le revoir faire remonter les maux, les images de leur moment, du temps passé à jouer pour lui. Plus rien maintenant. Que les mains inhabiles, que les mains fragiles.
Les idées qui filent au crâne, les envies de fuite qui semble plus simple que de contempler le bleu des yeux, les traits du visage. Les sentiments qu’elle réprime depuis des années, qu’elle enfouit au fond du cœur pour le fermer à clef. Ciara, elle ne peut pas être cette femme, celle qui brise les vies, celle qui brise les couples. Elle ne peut pas prendre la place d’une autre, elle ne peut pas changer la vie d’une femme.

La fuite plus simple, le manteau entre les doigts et vers la sortie qu’elle se dirige. La sortie des coulisses. Ça aurait été plus simple de filer en douce par la porte de derrière. Trop tard. Le regard percutant, le visage qui fait battre le palpitant. Le souffle qui vacille alors qu’elle couvre la peau des bras, qu’elle se cache derrière la veste, un mur qu’elle aimerait imposer entre eux, mais elle n’y arrive pas. « Pourquoi ? » La question. La question à laquelle elle n’a pas envie de répondre. Plusieurs raisons. Trop. Elle ne supportait plus l’air de la ville, des souvenirs de musique qu’elle ne pouvait plus jouer. Lui. Lui pour la rendre folle. Lui qui fait naître les souvenirs du passé qu’elle n’arrive pas à effacer de la mémoire. La musique. La passion. Les baisers échangés dans un coin sombre du théâtre, le regard qu’elle tentait de laisser neutre alors qu’elle suivait les indications.
Pourquoi.
Pourquoi.
Pourquoi.
Parce que.
« Je suis étonné que tu te souviennes de mon prénom. Parce que, après tout, tu as oublié de me dire que tu partais ». Cette envie de rire pour détendre les muscles qui se font tendus, parce qu’elle ne sait pas ce qu’elle peut faire d’autre. Le rire pour détendre, mais rien qui ne sort d’entre les lèvres ornées d’un rouge foncé. Les yeux simplement maquillés. Les cheveux coiffés aux années d’antan. La robe pâle qui contraste à la peau dorée. Les explications qui défilent, mais la vérité qu’elle n’arrive pas à prononcer. Les conneries accumulées pendant des années, l’alcool pour garnir les nuits et le corps qu’elle offrait sans se faire prier. Rien. Oublier.

« Ne dit pas n’importe quoi.» Comme si je pouvais t’oublier. Les mots restent pourtant coincés au fond de la gorge, elle n’arrive pas à dire plus. Poupée désarticulée. Gamine incapable d’aimer. Un pas qu’elle fait, pour se rapprocher. Encore de la distance entre eux. Passer sur le côté pour s’enfuir à nouveau. Les bras qu’elle croise contre le corps, la fermeture, la peur. Le mal de le revoir. Le manque de lui qu’elle a pu ressentir pendant un an, mais les aveux qu’elle ne laissera pas entendre. « Je ne pouvais plus être cette femme-là.» Elle ouvre le bras, c’est plus fort qu’elle. « Je n’ai pas envie d’être celle qui brise.» Le souffle et les bras qui se referment, les bras qu’elle recroise. C’est la raison qui est la plus simple. La raison qu’elle arrive à lancer. Pas d’excuse. Qu’une parcelle de la vérité. Personne ne sait pour l’accident, dans une autre ville qu’elle était. Elle revenait pour lui. Pour le voir, parce que le goût des lèvres manquait. Le regard qui se porte à la main, la bague au doigt, la bague qu’elle voit.
Sourire faux qui étire les lèvres alors qu’elle remonte le regard dans les yeux, le bleu étouffant. « J’ai bien fait de partir. Je n’ai rien gâché comme ça. C’était plus simple.» Le regard qu’elle détourne, cette envie de partir. Cette envie de filer pour ne pas continuer cette conversation. Cette envie de partir en courant. Elle fait un pas. Un pas pour le contourner, un pas pour ne plus confronter ce regard d’incompréhension, ce regard qui fait naître les frissons.
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Miika Hummel
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MessageSujet: Re: (miika) too late to apologize (miika) too late to apologize EmptyLun 25 Jan - 20:11

Got me looking so crazy right now
I look and stare so deep in your eyes . I touch on you more and more every time .When you leave I'm begging you not to go. Call your name two or three times in a row. Such a funny thing for me to try to explain. How I'm feeling and my pride is the one to blame


Ses yeux lancent les filets, espérant récupérer les réponses, au fond des siens. Il s'y perd un peu, beaucoup, passionnément, Miika. Et c'est à la folie qu'il fait face. Celle de tous les non-dits qui tape instantanément l'incruste dans cet espace qui les sépare. Cette distance, ces centimètres ridicules qu'il pourrait défier à tout moment, détruire, un pas, deux tout au plus. Pas la mer à boire, rien de bien extravagant. Rien qu'il ne puisse faire. A part réfléchir, délaver les questionnements, se rendre compte sempiternellement qu'il n'y aurait jamais de solution, que des énigmes. Parce qu'un jour Ciara Meara a décidé d'en devenir une. Elle a claqué la porte, disparaissant, ne laissant dans les coulisses où ils se retrouvaient en douce, que l'odeur de son shampoing , juste un gros tas insupportable de souvenirs. De quoi raviver l'incompréhension, l'amertume. Il sourit, pourtant. Stratégie stupide de parade. Technique de survie espiègle, franchement gonflante, utilisée pour ne pas avoir l'air complètement con. En vrai, il n'a pas envie de sourire. Il veut lui gueuler dessus, la secouer comme un prunier, faire en sorte que toutes les foutues vérités tombent, qu'elles le fassent méchamment, de préférence, sur le coin de sa figure. Qu'il comprenne une bonne fois pour toutes tout ce qu'elle essaye de lui dire. Tout ce qu'elle essaye de taire. Tout et s'en contenter. Mais, Hummel est un enragé, un rejeton désabusé, un maniaque auquel on a refusé un semblant de bonheur. Son égoïsme à cet instant ressort, exsude à travers l’entièreté de ses pores comme une phéromone  abominable. Le pourquoi se perd dans l'absurdité des paroles qu'elle avance, sa belle musicienne. Un jour, il a décrété qu'elle était sienne et, depuis, malgré le silence, malgré l'absence, elle le reste encore un peu. Beaucoup. Passionnément. Quel être absolument abject il fait là. Il se passe une main dans les cheveux, tremblante. Envie de nicotine, envie beaucoup plus subtile. Il se retrouve en proie à tous les maux du monde et à ses mots, ceux qui cisaillent la chair et la distendent. Lorsqu'elle le contourne, sa main dérape, geste instinctif. Miika, il s'empare de son avant bras, pour la retenir quelques instants auprès de lui. Juste un peu. « Est-ce que tu t'entends parler ? » - il hausse le menton, d'un air suffisant, d'un ton qui l'est tout autant, il poursuit : « C'est excellent. Tu devrais mettre ce texte en musique » - moqueur, cruel, être écrabouillé. Il parle au nom du cœur. Celui qui s'est fait châtier et qui a ressenti le manque. Est-ce qu'elle en a un ? Les certitudes se dissipent. « Tu n'as absolument rien gâché, c'est sûr. Surtout si tu considères la situation en te plaçant sous le plus mauvais angle » - sa main s'est attardée, il baisse le regard dessus. Relâche la peau dénudée, elle n'a rien perdu de son charme, le constat est aussi grisant que révoltant. Il croise les bras sur son torse et s'appuie sur le  mûr. Il veut que cette conversation fleurisse, il veut qu'ils accordent leurs violons, qu'ils flottent à nouveau sur la même longueur d'onde, qu'ils reconnaissent l'indicible. « Tu es certainement celle qui brise un homme, Ciara » enfin, il l'a prononcé, ce putain de prénom, en y mettant les inflexions les plus sybarites, lascives et son regard qui accroche le sien l'est tout autant. C'est un jeu dangereux, c'est un jeu de dupes dont il se sait victime. Pourtant, il s'imagine prendre les traits du bourreau. « Je peux t'offrir un verre ? ».
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Ciara Meara
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MessageSujet: Re: (miika) too late to apologize (miika) too late to apologize EmptyLun 25 Jan - 21:37

too late to apologize
i'm holding on your rope got me ten feet off the ground and I'm hearing what you say but I just can't make a sound you tell me that you need me. then you go and cut me down but wait... you tell me that you're sorry didn't think I'd turn around and say.. that it's too late to apologize, it's too late

La paume contre son bras, cette impression qu’il impose une brûlure à sa peau du simple contact de sa main. La salive qui se fait un chemin difficile dans la gorge et la tête qu’elle finit par supporter du regard. Des années. Des années de rêves échoués, de rêve brisé. Des années de vide oppressant, de pleurs incessants.
Les yeux détaillent le visage, les traits marqués dans l’esprit, dans la mémoire et l’odeur masculine qui se fait sentir, qui file pour la rendre un peu plus fragile. Cette envie de lui hurler, d’avouer les raisons, qui ne sont pas exactement les mêmes que ce qu’elle a pu laisser entendre un instant plus tôt.  « Est-ce que tu t'entends parler ? » Les lèvres qui se coincent. Les mots qui restent coincés au fond de la gorge alors qu’elle détourne le regard. La promiscuité pour la rendre folle, les souvenirs qui se hissent au fond du crâne, les baisers, la douceur des mains, la chaleur de la peau. Elle déglutit. C’est plus fort qu’elle. Ciara. Elle aime les hommes. Elle les aime mal. Pourtant Miika, c’est différent. « C'est excellent. Tu devrais mettre ce texte en musique » Le sarcasme qu’elle entend dans le fond de la voix, mais les mots qu’elle n’offre pas en retour, que son bras qu’elle tente de défaire de l’étreinte enivrante pour s’éclipser de quelques pas, pour ne plus entendre la voix, pour ne plus respirer l’odeur. « Tu n'as absolument rien gâché, c'est sûr. Surtout si tu considères la situation en te plaçant sous le plus mauvais angle » Les quelques pas qu’il finit par faire de côté, le manteau qui reste sur les épaules. Partir. La simplicité. La torture de se trouver près de lui, de ne plus avoir le droit de se rapprocher, de prendre un baiser. Elle ne peut pas. Plus à nouveau. Il est le passé. La douleur de ne plus pouvoir jouer. La douleur de ne plus pouvoir aimer. « Tu es certainement celle qui brise un homme, Ciara » Le regard qu’elle finit par détourner, les bras qui se croisent une fois de plus contre sa poitrine. Les remords. Les maux. Elle n’est pas à l’aise. Le myocarde qui s’emporte, les battements instables et incessants.    

« Je peux t'offrir un verre ? ». Le regard qu’elle support un moment avant de retourner filer autre part. Elle ne devrait pas partir, elle à d’autres chansons à offrir, mais la peur de le croiser l’avait emporté. Partir pour ne pas expliquer, partir pour ne pas se confronter au passé.
Le temps en suspens, le temps qu’elle prend pour penser à la réponse qu’elle aimerait donner. Le palpitant qui ne cesse de s’emporter. Au moindre regard. Au moindre mot. Au moindre geste. Un soupir qui file entre les lèvres et les doigts qui s’emparent du manteau qu’elle fait glisser le long des épaules. Rien encore. Que le geste pour soutenir les paroles, que le manteau qu’elle retire pour prouver qu’elle va rester.
Les phalanges qui s’emparent doucement du bras, par automatisme. Parce qu’elle est comme ça. Les doigts qui ont besoin de toucher, de s’emparer. Elle n’a pas changé. Pas réellement. La même. Ce besoin des autres pour combler les vides de l’enfance, pour remplir les gouffres. Le bout de tissu qui s’échoue sur un banc alors que les talons claquent, qu’elle laisse ses bras se poser sur le sol pour commander les consommations. La sienne et celle de Miika. La serveuse s’en va. Ciara, elle tourne le dos, elle prend un souffle, elle pose les masques au visage, mais avec lui, elle ne sait pas faire semblant. Le dos qui se pose sur le rebord du bar alors qu’elle reporte les iris sombres dans les siens, qu’elle se perd dans l’océan captivant du regard électrisant.
Elle ne sait pas la conversation qu’elle a envie de mener, cette impression que la moindre parole sera décisive, définitive. « Je n’ai pas besoin de payer.» Une façon de lui dire qu’elle offre le verre. Elle ne sait pas quoi faire Ciara. Comme une enfant, comme une gamine. Ça aurait été plus simple s’il n’avait pas été là pour l’entendre, là pour confronter le regard.
Les dents qui s’attardent sur la lèvre du bas un moment, la nervosité qui se fait sentir, le cœur douloureux. Trop de choses qu’elle veut dire, mais rien qu’elle n’ose.
Elle allait dire quelque chose, mais la serveuse pose les verres. Elle les attrape, lui tend le sien, les doigts qui s’effleurent. Le cœur qui éclate. « Comment va l’orchestre?» La première chose en tête. Elle ne sait pas quoi dire. Elle ne sait pas quoi faire.

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Miika Hummel
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MessageSujet: Re: (miika) too late to apologize (miika) too late to apologize EmptyMar 26 Jan - 19:15

Got me looking so crazy right now
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Et alors ? Il hausse les épaules, l'air de dire qu'il n'a rien derrière la tête, pas même une idée de vieille crapule qui crécherait là . Quelque part sur le chemin dévoyé entre la raison et le cœur. Là où des bandits de grand chemin attendent de prendre tout en otage. A commencer par toutes les promesses faites au lendemain de son surprenant départ. Parmi lesquelles : ne plus te reparler, ne plus te regarder, ne plus t'aimer. Verbaliser ses sentiments, il le fait bien trop souvent, Miika. Bien que sa fierté l'étouffe constamment. Pas dans ce domaine, sensibilité de merde, il le pense tandis qu'il prend l'eau, dans ce regard à la fois amène et hostile.  L'attente lâche un suspense insoutenable, Miika ne se rend compte qu'il a retenu son souffle qu'à partir du moment où elle se déleste de sa veste et que sa main vient à son tour lui attraper l'avant-bras pour l'emporter dans son sillage. Cette Ciara là, il pourrait la suivre jusqu'en enfer, avec le sourire. C'est peut-être triste, pitoyable, stupide mais, c'est comme ça. Un « comme ça »  jouant les chiures opportunistes. Servi avec compliment du chef nommé destin. Il ne prononce pas une seule parole, il se laisse manipuler, marionnette , prêt à se laisser aller, à se laisser fourvoyer. Il le ferait sans scrupule, sans regret. Sans penser à quoique ce soit d'autre qu'à ses lèvres là, qu'à cette chaleur là, qu'à la mélodie qu'ils peuvent composer dans des corps à corps coupables. Ses phalanges le démangent. Il aimerait pouvoir l'agripper, il aimerait qu'elle ne lui file pas entre les doigts, brumeuse, aux effluves capiteux. Il hume l'odeur de ses cheveux, les paupières mis closes. Miika, ouais, il pourrait la suivre en enfer. Et c'est « comme ça » qu'ils se retrouvent. « Comme ça » qu'elle commande. « Comme ça », de manière simple, banale, vraiment primitive qu'elle le dévisage, qu'elle lui offre l'occasion de palabrer. Une conversation peinturlurée, des politesses simplistes, servies avec aisance exagérée. Miika baisse la tête, il rit, effectivement, de cette gêne inconvenante. Il l'a déjà vu nue. Il l'a déjà parcouru de toutes les manières qui soient. Il sait tout d'elle, belle erreur de penser le contraire. Il ne la quitte pas une seule seconde du regard, même quand la serveuse dépose les commandes. Il a peut-être la gorge sèche. Mais, pas soif. Pas soif de ça, si ce n'est de vérité. Insatiable, c'est tout ce qu'il est, à cet instant précis. « Comment va l'orchestre ? » mouvement de recul calculé : «  Et moi, t'en n'as rien à foutre de savoir comment j'vais ? »  - son ton est amusé, il porte sa main au cœur où il aurait pu recevoir un poignard. Le verre que la belle brunette lui tend, il finit par l'attraper. Un sourire en coin de lèvres. Il le repose aussitôt, sans s'y attarder. « Tu as raison, peu importe comment je vais. Toi, par contre, t'as l'air en pleine forme » - goût de bile refoulé, le sang bat trop fort, trop vite à ses tempes. « Je veux dire, t'es toujours aussi... » magnifique, sublime, bandante mais ses iris concupiscents le lui déclament dans toutes les langues, pas besoin de le formuler. Il se souvient subitement que ses potes ne sont pas loin et lorsqu'il se tourne enfin pour aviser leur présence, il croise leurs regards inquisiteurs ( et quelques encouragements, dans la foulée). « S'il faut passer du coq à l'âne pour qu'on s'évite de parler dans le vent... J'aimerai vraiment savoir ce qui t'est passé par la tête en te barrant...  » - point de suspension, d'exclamation ou d'interrogation, aucune idée, si ce n'est l'exactitude et la douleur du poing à la figure foutu par son départ.
Il lui en veut.
Et pas qu'un peu.

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Ciara Meara
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MessageSujet: Re: (miika) too late to apologize (miika) too late to apologize EmptyMar 26 Jan - 21:45

too late to apologize
i'm holding on your rope got me ten feet off the ground and I'm hearing what you say but I just can't make a sound you tell me that you need me. then you go and cut me down but wait... you tell me that you're sorry didn't think I'd turn around and say.. that it's too late to apologize, it's too late

Ce n’est pas simple. Elle ne sait pas les mots à offrir. Cette impression que peu importe la piste, elle risque d’être dangereuse. Les mots qu’elle ne sait pas offrir, les mots qu’elle ne sait pas donner et la première chose qui passe en tête qu’elle offre.
Elle entend le fond de la voix, elle entend la rancune et les phalanges qui se serrent contre le verre. Le cœur qui ne cesse débattre à tout rompre. L’orchestre, leur passé commun. Elle ne sait pas quoi demander d’autre. «  Et moi, t'en n'as rien à foutre de savoir comment j'vais ? » La mâchoire qui se contracte, le sang qui file trop rapidement dans les veines et la bouche qu’elle pose au verre. Une longue gorgée. Plus simple de partir. Si seulement elle avait pu filer. « Ce n’est pas ça.» Elle n’a pas envie de parler. Elle n’a pas envie de partir. Elle ne sait pas comment se comporter face à lui. Ne plus commettre les mêmes erreurs, ne plus faire les mêmes conneries. « Tu as raison, peu importe comment je vais. Toi, par contre, t'as l'air en pleine forme » Elle lâche un rire. C’est plus fort qu’elle. Le rire qui file entre les lèvres alors qu’elle détourne les yeux, qu’elle laisse les iris ombragés se poser autre part. Il ne sait pas. L’accident dont elle n’a jamais parlé, les mains fragiles qu’elle n’aime pas avouer. Les quelques jours dans le coma, les quelques jours à ne plus pouvoir ouvrir les yeux dans le fond d’un lit d’hôpital. « Vraiment?» Si tu savais. Si tu savais à quel point ma vie c’est de la merde. C’est ce qu’elle a envie de dire, mais elle ne laisse rien entendre, elle ne laisse rien filer entre les lèvres. Elle ne peut pas, elle n’ose pas. C’est d’assumer, mais ce n’est pas le cas. Elle n’accepte pas ce sort. « Je veux dire, t'es toujours aussi... » Elle voit la lueur au fond des yeux et la chaleur monte à la peau, le rouge qui monte aux joues et elle se détourne, elle souffle. Ses bras qui se posent sur le comptoir un moment, le regard qu’elle laisse tomber sur le sol. Le courage qu’elle tente de trouver. Le reste de son verre qu’elle avale et un signe de la tête à la serveuse pour qu’elle le remplisse à nouveau.

« S'il faut passer du coq à l'âne pour qu'on s'évite de parler dans le vent... J'aimerai vraiment savoir ce qui t'est passé par la tête en te barrant... » Ciara, elle trouve le courage de se retourner pour poser les iris au fond des siens une fois de plus. La foutue explication qu’elle n’a pas envie de donner, mais cette impression qu’elle n’a pas le choix. Les idées qui passent en tête, une façon d’éviter la conversation. « Est-ce que ça va vraiment changer quelque chose à la rancune que tu ressens en ce moment? Parce que je n’ai réellement pas envie d’en parler.» La vérité qui se fait entendre dans le fond de la voix. C’est le cas. L’accident, elle préférerait ne plus y penser. Les mains inhabiles et la contrebasse qui dort encore dans le fond de l’appartement. La peine dont elle ne sait pas se défaire.
Une autre gorgée de son verre avant de le poser sur le comptoir pour avoir les mains libres. Elle aurait aimé que ça change en un an, mais cette attirance brouille les sens, cette envie de se rapprocher. Elle ne fait rien pourtant. Rien pour empirer la situation. Le regard des amis de Miika sur elle. Un soupir entre les lèvres. Elle ne veut plus de cette réputation, elle n’a pas envie d’être la salope qui brise les couples.
La pulpe des doigts vient glisser sur l’avant-bras, la caresse qui se fait sentir quelques secondes, quelques instants. Les frissons qui passent sur sa peau à elle. Elle retire la main. Elle ne peut pas. Elle crève d’envie, mais elle joue l’indifférence, elle feinte des sensations qui ne sont pas vraies. « Je suis désolé Miika.» Les mots sincères, même si elle se doute qu’ils ne changeront rien à la situation.
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Miika Hummel
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MessageSujet: Re: (miika) too late to apologize (miika) too late to apologize EmptySam 30 Jan - 17:08

Got me looking so crazy right now
I look and stare so deep in your eyes . I touch on you more and more every time .When you leave I'm begging you not to go. Call your name two or three times in a row. Such a funny thing for me to try to explain. How I'm feeling and my pride is the one to blame


Il tend la main, rapides secondes où elle reste suspendue dans l'air avant qu'il finisse par s'emparer à nouveau du verre posé. Le portant sans plus tarder à ses lèvres, accueillant avec plaisir manifeste le liquide contenu. Les yeux posés dessus. Belle couleur, lui rappelant vaguement celle de ses iris légèrement éclairés dans la pénombre. Et des pénombres, ils en ont vu. Il en en ont connu. Retrouvant le confort et la confiance des coins oubliés, repères secrets de leurs entrevevues flouées à ce qui ne leur semblait pas si important. Des temps passés qu'il évoque à coup « d'époque » et se lançant dans des discours de « fut un temps ». Sans pourtant en reconnaître légitimité traitresse. Ils se tiennent là comme deux pauvres inconnus. Feignant la candeur et le brillant manque d'ardeur, buvant leur amertume, noyant la peine sans l'évoquer. Et quand, monsieur Hummel fait l'effort de tout foutre sur le tapis, mademoiselle Meara , elle, décide de tout foutre en l'air. Qui se retrouve alors à mordre la poussière ? La vie fait redescendre sur terre. Mais, il y a ce sourire qui dort dans un carton sur ses lèvres, semblerait que sourire ne sache pas où se faire la malle. Un an. Trois cents jours et des brouettes à tenter, vainement toujours, de tourner la page , à défaut de pouvoir l'immoler. Des heures à constamment (invariablement, pathétiquement) y repenser. S'inventant des excuses pour expliquer le désarroi, balayer lesdites excuses en se donnant du « peu importe ». Offrir des tonnes de sentiment à sa progéniture. Refoulant les souvenirs aux portes de sa psyché, en sachant pertinemment que ce n'est qu'une feinte ridicule n'ayant aucune réelle incidence. Il boit, finalement, Miika. Pas que le fluide mais ses paroles, celles qui lui font entrevoir l'absence totale. Celle d'envie de le mettre dans la confidence, prétextant que. A bien y réfléchir, ne prétextant rien. Rien qui ne le soulage du poids. Là. Il étouffe un rire. « Je l'avais deviné » - souffle-t-il, décidant de suivre son exemple en s'appuyant sur le comptoir, histoire de mieux contempler la banalité du lieu et arrêter de contempler sa singulière beauté à elle. Après tout, ils ne sont pas là pour remettre le couvert. Les regards énamourés, les œillades de jeune éphèbe, aux ordures, s'il vous plait. Hélas, la résolution s'efface lorsqu'elle lui frôle l'avant bras, il tourne brusquement la tête vers elle. Arquant un sourcil. Il repose le verre, croise les bras sur son torse. « Tu as toujours été comme ça, Ciara. Préférant cultiver le mystère, toujours en retrait ». Il peut prendre ce ton, celui qui leur prête une certaine intimité. Il accepte de reconnaître qu'il s'en est toujours contenté. « Je respecte ta décision de tout garder pour toi. Mais, je refuse de l'accepter. C'est le genre de dualité que tu as toujours réussi à m'inspirer. T'étais pas enceinte, au moins ? ». Il fallait qu'il pose la question. Il aurait certainement assumé sa paternité. Il se l'est posé, cette question, des centaines de fois. « C'est à moi d'être désolé, Ciara... ». Il ne le dira pas mais : désolé. Désolé de l'avoir mise dans cette position, de l'avoir séduite, d'avoir posé le regard sur elle, d'en avoir été complètement dingue. Désolé et tout le contraire. «..désolé de ne pas vraiment l'être. Si tu en as, personnellement, je n'éprouve aucun regret te concernant ». C'est une vérité qui était déjà d'actualité lorsqu'ils s'enfermaient dans son bureau ou qu'ils se lançaient dans des répétitions nocturnes en leur genre. C'est juste ce qu'il pense, sarclé de toute fioriture à cet instant.

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Ciara Meara
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MessageSujet: Re: (miika) too late to apologize (miika) too late to apologize EmptyLun 8 Fév - 23:25

too late to apologize
i'm holding on your rope got me ten feet off the ground and I'm hearing what you say but I just can't make a sound you tell me that you need me. then you go and cut me down but wait... you tell me that you're sorry didn't think I'd turn around and say.. that it's too late to apologize, it's too late

« Je l'avais deviné » La moindre mot lui arrache le cœur. Être autre part serait plus simple. Serait plus facile. Peut-être n’aurait-elle pas dû revenir? Elle n’en sait rien Ciara. Le passé qui lui manque, cette vie d’avant qu’elle pourrait caresser du bout des doigts sans jamais réellement la rattraper. Lui. Lui qui a su faire battre son cœur à outrance, lui qui a su faire emporter le palpitant sans qu’elle ne puisse le contrôler. Elle et les remords dont elle n’a jamais pu réellement se défaire. Le revoir. Plonger son regard dans les billes hypnotisantes, elle ne sait plus. Elle ne sait pas si elle a fait le bon choix. Le revoir. Lui et leur passé commun. Lui et la musique qu’elle ne sait plus jouer. Le vide néant au fond du cœur.
Rien qu’elle ne répond, parce qu’elle ne sait pas, parce qu’elle ne peut pas. Elle n’a pas envie de parler de l’accident, des quelques jours dans le coma. Le réveil dont elle se souvient et les mots de l’infirmière qui restent imprimés au fond du crâne. L’instrument qui trône encore dans la maison, mais dont elle ne peut se servir. « Tu as toujours été comme ça, Ciara. Préférant cultiver le mystère, toujours en retrait » Le visage qu’elle tourne, les phalanges qu’elle laisse glisser dans la longue chevelure qui s’échoue contre les épaules. Elle a envie de répondre, de lui balancer au visage, mais prononcer les mots lui semble trop difficile. Les dire à haute voix, elle n’a jamais osé le faire. « Ce n’est pas ça Miika.» Le souffle qui se perd et le regard qu’elle porte à son verre. C’est plus simple que de le regarder, que d’avoir cette envie de retomber dans ses bras sans qu’il prononce le moindre mot.

« Je respecte ta décision de tout garder pour toi. Mais, je refuse de l'accepter. C'est le genre de dualité que tu as toujours réussi à m'inspirer. T'étais pas enceinte, au moins ? » Un rire qui passe entre ses lèvres. C’est plus fort qu’elle. Elle n’aurait pas la moindre foutue idée de ce qu’elle aurait pu faire si ça avait été le cas. Surement, foutre le camp. Surement. Elle ne sait pas. Les idées se mélangent. Les sentiments la rendent folle. Elle la femme qui aime trop. Elle la femme qui l’aime lui. « Non.» - « C'est à moi d'être désolé, Ciara... » Elle finit par se tourner, par lui faire face, par laisser son regard s’ancrer sincèrement au fond du sien. Le palpitant qui s’emporte. Le cœur qui semble lui rompre les côtes. Le parfum de Miika qui alimente les souvenirs. Les frissons qui filent sur la peau, sans qu’il s’approche, sans qu’il effleure. Cette impression que le cœur va imploser, va éclater. « Qu’est-ce que tu racontes?» - «..désolé de ne pas vraiment l'être. Si tu en as, personnellement, je n'éprouve aucun regret te concernant ». Le pousser, le repousser, le frapper. Elle ne sait pas comment réagir. Elle ne sait pas contrôler. Le souffle qui s’affole, alors qu’une main nerveuse passe dans la chevelure fine. Les mots qu’elle cherche. Les mots qu’elle retient au fond de la gorge, les mots qu’elle a envie de lui lancer au visage. Tout et rien. La vérité et les mensonges qu’elle crève d’inventer pour s’en allez.

Un pas qu’elle fait en arrière. Se séparer de lui. Ne plus sentir la présence. Ne plus sentir le vide oppressant de la musique qu’elle ne sait plus jouer. De lui. « J’ai eu un accident en revenant. Quand je devais venir te rejoindre et je ne suis jamais venue. J’ai été dans le coma pendant des semaines.» Vérité qu’elle balance. Elle ne sait pas faire autrement. Elle se détourne. Elle se détache. Elle se défait de lui. « Quand je me suis réveillé, ils m’ont dit que je ne pourrais plus jamais jouer. Je n’ai pas trouvé le courage de revenir. Je n’ai pas trouvé le courage de rien.» Elle n’a pas envie de parler. Les larmes qui montent aux yeux. La première fois qu’elle crache les mots. La première fois qu’elle dit les mots. Ça crève le cœur. Ça écorche la gorge. Le dos qu'elle tourne. Le regard qu'elle ne supporte pas.
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(miika) too late to apologize

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