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Truth, le fourbe écho des chimères (Saíréann)

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Dorian Fitz
Dorian Fitz
membrehello from the other side
○ messages : 45
○ inscription : 28/01/2016

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MessageSujet: Truth, le fourbe écho des chimères (Saíréann) Truth, le fourbe écho des chimères (Saíréann) EmptyDim 31 Jan - 11:54

Truth, le fourbe écho des chimères
Abandonne tout espoir, toi qui entre ici. Les mains qui se tendent, assoiffées. Les doigts qui cherchent à pourfendre, égarés. Combat d'un moulin à vent face à une épée de Chimérie, désespoir.

   
La vérité. L'ignoble. Celle qui s'arrache des gorges aux cordes vocables brimées. Irritation à force de trop crier. Le timbre de Dorian avait changé, modifié par le temps, l'âge, et les hurlements. Il souffrait perpétuellement, la douceur précédent l'horreur, presque un rituel aussi douloureux que nécessaire. Le sommeil entrecoupé, presque interdit. Ils ne seraient jamais en sécurité. L'éventualité s'était dissoute depuis longtemps dans l'esprit du musicien, celui qui se laissait emporter par les méandres des notes qui crépitaient au fond de son âme. Pourrissante réalité. Magnifique déviance du nonchalant qui scrutait le plafond d'un regard presque égaré. L'un d'eux les avait trahi, allant rejoindre le giron du fou... pour ne plus souffrir. Si Dorian en était encore capable, il aurait éclaté de rire, mais ses lèvres restaient closes. Il n'y avait plus de véritables raisons de le faire. Même l'ironie ne parvenait à dérider ses lippes acides. Seuls les mots. Seules les mélodies. Les sombres vérités que le monde ne serait jamais prêt à écouter. Ou peut-être qu'il l'était, lui et son invariable descente aux enfers. Dorian l'ignorait, tout simplement. Il vivait en retrait, dans cette cave, en compagnie de ceux qui s'avéraient être cette extension de lui-même, à ressentir les attentions pernicieuses du fou, à laisser les produits et les scalpels, les expériences et les horreurs, marbrer son corps de traces indélébiles, de cicatrices comme des sillons carmins enfoncés dans un marbre pâle. Mais elles n'étaient pas les pires, ne le seraient jamais.

Non, l'ignominie suintait de son âme, liqueur poisseuse qui se dérobait. L'esprit saigne. Il hurle. Il réclame. Il s'égare. Il se fourvoie. Il cherche. Il esquisse. Il préserve. Il s'emmure. Il s'agrippe. Peut-être qu'au fond, il est encore lui, quelque part, dans les limbes de ses pensées. Mais il ne se reconnaît plus. Dorian. Ce prénom murmuré jour après jour. Ou plutôt à chaque moment d'éveil. Après que le sommeil l'ait capturé, que la douleur l'ait fait sombrer, celle qui lui arrachait toute pensée logique. Il ne composait plus lorsque le laboratoire était son linceul. Il ne pensait plus qu'à la lame, les injections, les tortures, les mains salvatrices annonciatrices de pire. Youghal. Sa ville. Sa demeure. Sa maison. Son ancrage. Il sait qu'il vient de là. Mais le fou a gagné, la victoire est déjà au creux de ses doigts malsains. Il n'est pas celui qu'il aurait dû être. Il ne sait même plus ce qu'il voulait être. Il sait, qu'il n'a jamais pu les protéger, que ses gestes ne sont que des coups d'épée dans l'eau poisseuse de leur geôle. Et l'un d'eux les avait trahi.

Son regard pivota, la cherchant du regard. La sœur. L'abandonnée. La laissée pour compte. Sa blondeur angélique qui hurle l'abomination. Sa peau si peu choyée. Il n'a jamais vraiment songé à ce que la vie serait s'ils n'avaient pas fini ici. Il n'y parvenait plus. L'extérieur était devenu la chimère, l'utopie. Ici, c'était cela la réalité, la seule qui avait véritablement un sens. Et pourtant, c'était au passé qu'il s'agrippait, aux chansons, aux compositions, à son nom, à son village, aux détails qui s'étaient délayés au fil du temps que l'on arrachait au sablier du destin. Il y avait cru au départ, qu'il suffirait de combattre, d'être suffisamment fort pour les voir débarquer, les siens, sa famille. Il était certain qu'on l'arracherait à cette horreur, à ce marécage infâme. Mais personne n'était venu. Personne ne viendrait. Ils étaient seuls. Il n'y avait qu'eux. N'y aurait jamais qu'eux. Un soupir dérobé aux lippes silencieuses, il se redressa sur son lit de fortune, traversant dans le coton perpétuel de docilité dans lequel le fou le maintenait, pour parvenir jusqu'à son lit à elle. Il se laissa glisser sur le sol, posant sa tête contre la paillasse, levant les yeux vers ce plafond trop gris. Le même depuis vingt ans. Le ciel, est-ce que cela a jamais existé ? Le soleil ? Le vent ? Il n'y a plus de saveur. Rien que la douleur pour continuer à ressentir la vie venant pulser à l'intérieur de ses veines.

Une main se tendit vers ses traits, paume vers les nuages illusoires. Chimérique illusion que son esprit ne savait plus composer. Il ne connait plus que ces murs. L'envie de sortir qui palpite. La peur du dehors qui crépite. Le nœud des entrailles qui persiste. Il soupira à nouveau, incapable de faire autre chose, de fredonner, de lui mentir. Il ne lui dira pas que tout ira bien, parce que c'était faux. Il ne lui soufflera pas que son frère avait une bonne raison, car il n'y en avait pas. Alors il se contenta de la seule vérité dont il était certain à cet instant, ses propres cheveux blonds en bataille sur son front poisseux de la dernière douleur. Son dos, la douleur persistante, l'oubliant, celle qu'il comprimait malgré tout. « Tu n'es pas seule. » affirma-t-il avec l'assurance de sa propre douleur, de cette sensation qu'elle était, comme les autres, un lambeau de son propre corps. Connerie délirante.

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Saíréann Ahearn
Saíréann Ahearn
fondatricehello from the other side
○ messages : 595
○ inscription : 07/01/2016

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MessageSujet: Re: Truth, le fourbe écho des chimères (Saíréann) Truth, le fourbe écho des chimères (Saíréann) EmptyLun 1 Fév - 11:31

Truth, le fourbe écho des chimères
Abandonne tout espoir, toi qui entre ici. Les mains qui se tendent, assoiffées. Les doigts qui cherchent à pourfendre, égarés. Combat d'un moulin à vent face à une épée de Chimérie, désespoir.

   
Abandonnée. De nouveau. Les souvenirs de l’orphelinat s’ajoutaient à la pile des tortures que son esprit lui infligeait. Saíréann se revoyait petit fille, seule dans son lit à attendre que quelqu’un veuille bien la choisir, l’emmener dans une maison qui sera finalement sienne. Kelaan avait fait comme toutes ces familles – sauf les Ahearn – qui s’étaient intéressées à elle. Choisie avant de changer d’avis. Il avait mis plusieurs années à la délaisser mais c’est finalement arrivé. Et si ses parents adoptifs l’avaient eux aussi chassée de leurs souvenirs ? Au début, elle avait eu espoir. La petite fille encore innocente avait imaginé les policiers venir les chercher pour enfin les rendre à leurs parents, sortir rapidement de l’enfer, ne pas subir tant d’horreur. Le temps avait passé. Et l’espoir s’était envolé. D’autres étaient là depuis beaucoup plus longtemps qu’eux et rien n’avait bougé. Dehors, ils n’avaient que très peu d’informations. Elle se souvenait encore du discours de leurs parents. « Faites très attention vous savez qu’un méchant rôde et enlève les enfants » Prudents, ils n’avaient cependant pas pu éviter ce kidnappeur, bien trop fort. Et surtout équipé. Saíréann espérait, malgré tout, que les recherches avancent au moins un peu. Comment allait-elle survivre maintenant que Kelaan l’avait laissée ? Elle ne tiendrait pas longtemps, elle le savait.

Depuis la trahison, Saíréann se questionnait sans cesse. Assise sur son matelas, ses yeux ne quittaient plus celui qu’occupait son frère il y a peu encore. Pourquoi lui avait-il tourné le dos ? Pourquoi s’était-il associé à leur bourreau ? Pourquoi prenait-il part aux tortures ? Tant de questions qui restaient aujourd’hui sans réponse. La souffrance physique n’était plus si forte finalement. Elle était simplement étouffée par ce sentiment de trahison. Saíréann qui pensait avoir touché le fond en se retrouvant enfermée ici se rendit vite compte que ça n’était rien maintenant que son frère n’était plus à ses côtés. Les larmes s’étaient stoppées après des jours et des jours à souiller un peu plus ses joues déjà bien sales. Kelaan était sa seule raison de tenir, ses bras l’aidaient à passer les épreuves, sa voix pansait ses plaies. Tout n’était plus qu’un lointain souvenir. Au fond, elle ne saurait dater ce changement. Peut-être n’était-il de son côté depuis seulement une semaine ou peut-être était-ce bien plus ? Saíréann avait juste l’impression d’avoir passé une éternité sans lui. Le manque, trop lourd à supporter. Ses blessures, encore béantes. Saíréann n’arrivait tout simplement plus à vivre.

Dormir ne la soulageait pas. Une vie de faite de tortures qui ne se taisaient pas une fois dans les bras de Morphée. Où étaient passés les rêves agréables ? Bien longtemps qu’ils ne s’étaient plus immiscés dans son esprit maltraité. Parfois, elle se sentait minable de réagir ainsi alors que ses compagnons d’infortune eux n’avaient eu personne à qui s’accrocher. Kelaan avait été sa bouée pendant toutes ces années, aujourd’hui ils étaient tous à égalité. Tous abandonnés. Saíréann se rendait compte à quel point ils avaient été forts. Petit à petit, ils s’étaient tous rapprochés, mais elle, elle avait eu du mal. Restant derrière son frère dès qu’elle le pouvait. Saíréann avait dû se forcer pour aller vers eux. La confiance n’était pas quelque chose qu’elle accordait facilement. Seuls Kelaan et ses parents avaient eu ce droit, non sans lutter.

« Tu n'es pas seule. » Dorian. Leurs yeux se croisèrent et Saíréann haussa faiblement les épaules. Le corps crispé, les larmes ne coulaient plus. Pourtant, elle en crevait d’envie. « Je sais. Mais je me sens vide » murmura-t-elle tout en serrant ses genoux de ses bras. Sur ses épaules, le pull abimé de son frère. Son odeur partie, elle ne faisait que l’imaginer. « Le passé me rattrape. Mais c’est pire. » La solitude de l’orphelinat, la torture physique. Le mix des deux ne cessait de l’enfoncer un peu plus dans une peine immense. Kelaan était tout pour elle. C’en était peut-être malsain mais elle s’en fichait. Tout ce qu’elle voulait à présent était de l’avoir près d’elle. Elle ne lui en voulait pas encore. Pas assez. Peut-être avait-il une bonne raison ?   « Il me manque tellement… » Aucune larme. Juste de la peine. Une peine qui ne sortit pas. Tout son corps emprisonnait les douleurs subies mais jusqu’à quand ?
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